FamiliLettres

FamiliLettres : Correspondances de Jean-Baptiste André Godin et Marie Moret


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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Pierre-Isaac Garin-Moroy, 7 février 1890
Sur la doctrine swedenborgienne. Marie Moret a lu les méditations philosophiques de Garin-Moroy. Considérations sur la vie matérielle et l'avènement d'un amour universel. Sur Charles Humann.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Gaston Piou de Saint-Gilles, 11 mai 1891
Réflexions de philosophie morale à l'adresse de son correspondant. Diverses nouvelles : le compte-rendu de la fête du Travail dans Le Devoir ; santé d'Antoniadès ; Büchner décédé ; une plume en verre offerte à Marie Moret par Gaston Piou de Saint-Gilles.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Auguste Fabre, 28 mai 1891
Sur les températures hivernales endurées en ce moment à Lesquielles-Saint-Germain ; nouvelle invitation à séjourner à Lesquielles-Saint-Germain. Sur le numéro de mai 1891 du journal Le Devoir. Sur le Nouveau mysticisme de Paulhan : les pionniers de Rochdale pensaient déjà avec Robert Owen que la coopération était un principe de rénovation sociale ; Neale et les socialistes chrétiens ou Godin ont déjà défendu l'idée d'associer coopération et religion. À propos de la lettre de Fabre sur la stylonichie : les principes de la vie universelle et la différence entre les sexes.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Alexandre Antoniadès, 2 septembre 1891
À propos de la visite récente d'Alexandre Antoniadès. Sur l'amitié de Gaston Piou de Saint-Gilles et d'Antoniadès ; citation de la lettre de Marie Moret à Gaston à ce sujet [lettre de Marie Moret à Gaston Piou de Saint-Gilles, 31 août 1891]. Sur les études de Gaston et son entrée à l'École centrale des arts et manufactures ou à l'École des mines. Marie Moret demande à Antoniadès de détruire ou de lui retourner les pages de sa lettre concernant Gaston.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Alexandre Antoniadès, 8 septembre 1891
Sur le caractère strictement privé de la correspondance de Marie Moret et d'Antoniadès : Marie Moret souhaite être informée du départ d'Antoniadès à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Sur Swedenborg.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Alexandre Antoniadès, du 10 au 30 septembre 1891
Sur Swedenborg. Départ d'Antoniadès pour Saint-Gilles-Croix-de-Vie le 11 septembre 1891. Sur le coucher de soleil à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Nouvelles de la famille Moret-Dallet : Pascaly venu quelques jours à Lesquielles ; installation au Familistère malgré le beau temps ; promenade de Guise à Lesquielles. Antoniadès de retour à Paris.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Alexandre Antoniadès, 1er novembre 1891
Sur la relation entre le principe et la cause sur l'exemple d'une personne ayant dit "Bonjour" en grec à Antoniadès : l'amour s'est traduit par l'intelligence du mot, autrement dit le principe se traduit par la cause dans l'effet ; « Je sais, par expérience sur moi-même, que ces sortes de choses ne se saisissent que dans le temps et la méditation ». Sur Swedenborg et la science contemporaine. Envoi d'un Progrès médical pour Moschos. Sur Gaston, la famille Piou de Saint-Gilles et un monsieur H. [Haskier] : « si vous saviez comme cela me peine de ne pouvoir causer librement avec lui comme je le faisais autrefois et comme je le fais avec vous ! Son milieu me paralyse. »

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Alexandre Antoniadès, 12 novembre 1891
Sujets divers : chauffage de l'appartement d'Antoniadès ; Progrès médical pour Moschos ; École centrale des arts et manufactures ; sur Gaston Piou de Saint-Gilles et sa famille, un monsieur « H » [Haskier] en particulier ; sur les expériences de William Crookes faites à Paris sur l'état radiant de la matière : éther, quatrième état de la matière, correspondance avec les idées de Swedenborg.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Gaston Piou de Saint-Gilles, 15 et 16 novembre 1891
Sur les études d'ingénieur de Gaston Piou de Saint-Gilles et les recommandations de monsieur Haskier. Post-scriptum rédigé le 16 novembre 1891 : sur l'amitié de Gaston avec Antoniadès ; sur l'importance philosophique de la chimie.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Alexandre Tisserant, 17 janvier 1892
Adresse ses remerciements et transmet son affection pour Mlle Marguerite. Difficultés pour obtenir les clichés photographiques du mausolée et de la statue de Godin que Tisserant réclamait. Critique et commentaires des deux photographies qu'elle a pu trouver et envoyer. Citation de Swedenborg. Marie Moret s'inquiète des voyages de Tisserant à Guise et à Paris.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Alexandre Antoniadès, 12 février 1892
Au sujet de la relation tendue entre M. Moschos et Antoniadès. Marie Moret essaie de lui redonner du courage face à ce qu'il traverse. Explication philosophique et scientifique des degrés discrets de Swedenborg, appuyée de citations de Maxwell et du Traité de physique de Ganot.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Henri Babut, 22 mars 1893
Sur l'abonnement d'Henri Babut à L'Église de l'avenir contracté par Marie Moret : Marie Moret souhaitait par ce moyen soutenir la revue et mettre en relation Charles Humann, à la tête d'un groupe de Swedenborgiens, et Henri Babut qui a fait des études en théologie.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Louis Michel de Figanières, 5 août 1858
Godin répond à une lettre de Louis Michel de Figanières. Il lui explique que la foi aveugle ne lui suffit pas et qu'il a le besoin de comprendre la théorie de la Clef de la vie et d'obtenir des preuves de la vérité de son système cosmogonique. Godin fait référence à Swedenborg, qu'il cite. Il informe qu'il a entrepris une nouvelle lecture de la Clef de la vie avec son fils en raison de la valeur humanitaire du livre. Godin évoque sa contribution à l'accomplissement de la théorie de la Clef de la vie encouragée par Louis Michel.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Adèle Brullé, 26 septembre 1885
Marie Moret expose ses convictions swedenborgiennes de manière détaillée à la demande de sa correspondante. Elle explique qu'à l'âge de 9 ans elle s'est souvenue d'avoir vécu avant d'être incarnée dans son présent corps, et qu'elle a depuis expérimenté la réalité du phénomène de double vue et elle explique qu'elle a côtoyé les esprits de sa mère et de son beau-frère Dallet. Elle est satisfaite qu'Adèle Brullé ait reçu le volume de William Crookes. Elle l'informe du voyage de sa sœur et de sa nièce à Langrune-sur-Mer dans le Calvados, accompagnées de madame Roger du Familistère.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à la Librairie de la Société swedenborgienne, 29 octobre 1985
Marie Moret demande le catalogue des ouvrages de la librairie de la Société swedenborgienne. Elle demande si la librairie Jung-Treuttel au 19 rue de Lille existe toujours, et souhaite obtenir des précisions sur une publication.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Louis Humann, 20 novembre 1885
Marie Moret accuse réception des livres de Swedenborg qu'elle a commandés.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à James Murray Templeton, 23 juillet 1887
Marie Moret informe Templeton que depuis sa lettre du 27 juin, Neale et deux autres personnes sont venues au Familistère pour la fête nationale du 14 juillet. Elle pense que la rencontre de Templeton et Neale est due à l'action du monde spirituel, « monde des Causes comme dit Swedenborg ». Elle demande à Templeton s'il connaît les ouvrages de Swedenborg et lui demande des nouvelles de sa santé. Elle le remercie pour ce que sa lettre dit du spiritualisme et de l'évolution sociale.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Armand Grebel, 1er mars 1888
Marie Moret remercie Grebel pour son télégramme du 18 janvier 1888, en son nom, en celui d'Émilie Dallet et en celui de Marie-Jeanne Dallet, qui est désormais plus grande que sa mère. Elle lui explique qu'elle n'a pu répondre plus tôt en raison des occupations qui l'accablent. Elle l'assure qu'elle est proche de lui par la pensée : « "La pensée fait la présence" dit Swedenborg, "et l'amour fait la conjonction" ». Elle lui demande de ses nouvelles et elle imagine qu'un jour elle pourrait aller en voyage près de chez lui qui habite dans le pays de la famille Dallet. Elle ajoute que Marie-Jeanne Dallet est grande, qu'elle va toujours à l'école et qu'elle a quinze ans.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Antoine Piponnier, 16 décembre 1895
Réponse à la lettre d'Antoine Piponnier du 23 novembre 1895. Remerciements pour l'expédition des foyers économiques attendus, pour sa lettre à Émilie Dallet du 9 décembre 1895 et pour les informations relatives aux groupes et unions : « Dans "Le Devoir" de février vous verrez de quel intérêt tout cela est et comme il se dégage de cette tentative le grand enseignement fourni par tant d'autres essais : cultiver l'être humain et lui donner un très haut idéal ». Sur le numéro de décembre 1895 du Devoir>/em> : une conférence de Godin ; une conférence de monsieur Lelièvre qui n'a pas eu lieu. Sur la famille de Piponnier : succès scolaire de Marcel ; Antonia a joué un rôle dans Marie Stuart, opéra comique. Nouvelles du Familistère : départ d'Antoine Pernin et son remplacement ; sur Alizart frère mourant et sur Swedenborg ; sur monsieur Poulet : « va-t-il s'en tenir à la culture de son jardin ? ». Météorologie à Nîmes.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Auguste Harlé, 5 juillet 1873
Godin remercie Harlé, qui lit Solutions sociales, pour l'envoi d'une petite brochure sur Oberlin. Godin fait des réflexions sur la mise en pratique des principes de Swedenborg par Oberlin et sur la nécessité d'étendre les principes de la vraie charité dans les lois et les institutions sociales au-delà de la morale et de l'action individuelles.

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Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
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Godin accuse réception de la lettre de son « cher co-religionnaire » du 1er août 1876 et d'un numéro de la revue [La Religion laïque]. Il rappelle à Fauvety qu'il avait demandé un deuxième abonnement au nom de Marie Moret au n° 27 au Familistère. Il demande à Fauvety un troisième abonnement au nom de madame Dallet au numéro 28 du Familistère. Fauvety sollicite une rencontre avec Godin au sujet du spiritisme : Godin mentionne plusieurs auteurs ou ouvrages traitant de la question et signale qu'il ne peut rien leur ajouter ; il indique que ses expériences personnelles sont proches de celles d'Allan Kardec ; il propose à Fauvety une rencontre au Familistère de Guise, dont il pourrait tirer des enseignements d'économie sociale utiles à sa revue, plutôt qu'à Paris. Godin indique à Fauvety que les températures excessives vont cesser, qu'il part quelques jours pour la session du conseil général de l'Aisne, que la fête de l'Enfance aura lieu le 3 septembre, qu'il se rendra ensuite dans la Nièvre et que la visite de Fauvety pourrait avoir lieu avant ou après ce voyage.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
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Godin, retenu par la session du Conseil général de l'Aisne, prie Poirson d'excuser le retard de sa réponse à ses lettres des 11 et 19 août 1878. Il l'assure que l'article dont il parle dans sa première lettre ne comporte rien contre Swedenborg ; la critique de Poirson porte sur la dernière phrase contre les dogmes, que Godin justifie en affirmant que « Le Devoir manquerait son but s'il ne savait grouper les idées diverses autour des grands principes de morale qui sont les nôtres ». À propos de la seconde lettre de Poirson : Godin indique qu'il est coupable en qualité d'auteur de l'article, mais qu'il ne voit pas pourquoi les Swedenborgiens en seraient offensés ; sur les « usages » selon Swedenborg.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
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Godin répond à une lettre de son « aimée disciple », qu'il remercie pour la compréhension de sa doctrine. Il fait l'historique de ses relations avec Marie Howland, traductrice de Solutions sociales, qui était en 1872 « imbue des idées de Fourier ». Sur la doctrine de la vie, la religion de la vie et le culte du travail. Sur le bonheur individuel et sur la vie spirituelle. Sur l'édition anglaise de Solutions sociales et de Mutualité sociale. Sur le rôle des femmes dans la propagation des idées de Godin.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
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En réponse à la lettre de Mouttet du 31 mai 1882, Godin lui adresse un livre sur l'état actuel de l'Association du Familistère en plus de celui qu'il demande. Sur Swedenborg et la pratique sociale de l'amour du prochain.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Se renseigne sur la reproduction des œuvres d'Emmanuel Swedenborg car elle souhaite en publier des extraits dans Le Devoir.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Demande des renseignements sur la reproduction d'articles et d'ouvrages, et si certains font partie du domaine de la Société des gens de lettres.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Est intéressée par un ouvrage qui traite de l'application des doctrines de Swedenborg à la solution des questions sociales. Livre dans 15 jours à l'imprimerie le manuscrit de son mari. Rapporte le changement du rédacteur en chef du Devoir. Sur la position de Godin sur le spiritisme qu'il percevait comme une introduction à l'étude de Swedenborg. Refuse l'invitation d'Humann car elle se perçoit comme "une vraie sauvage".

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Accuse réception de la lettre de Fabre du 11 mai 1898 et lui en retourne une de Castelsarrasin. La famille Moret-Dallet heureuse des nouvelles de la famille de Fabre. Sur l'idée de Juliette Cros d'organiser une conférence sur le Familistère par Auguste Fabre à Castelsarrasin : « ce sera transporter là-bas le Familistère même, et sous les aspects les plus propres à l'étude. » Feuilleton de Louis Gagneur dans La Dépêche. Juliette Cros souhaiterait voir la famille Moret-Dallet mais son bébé l'en empêche. Marie Moret la remercie pour la photographie de l'enfant. Mauvais temps à Nîmes « à se croire dans le Nord ! » En post-scriptum, demande à Fabre de les prévenir de son heure d'arrivée à Nîmes.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Rappelle à Albert de Rochas d'Aiglun que Le Devoir a consacré en 1896 un article à son ouvrage L’Extériorisation de la motricité. Au sujet des études de l'auteur, que Marie Moret relie aux études sociales rédigées il y a cinquante ans par des swedenborgiens comme Parke Godwin ou William Henry Channing, dont elle traite dans les « Documents pour une biographie complète » de J.-B. A. Godin. Elle demande la reproduction dans Le Devoir de l'article d'Albert de Rochas d'Aiglun « Les frontières de la physique » paru dans la Revue spirite. Pour justifier sa demande, elle explique que Le Devoir a peu d'abonnés et qu'il est surtout distribué en service gracieux dans les bibliothèques ; elle propose de le servir à la bibliothèque de l'École Polytechnique. Annonce l'envoi des numéros de mai et de juin 1898 du Devoir, qui présentent le mouvement fouriériste aux États-Unis de 1840 à 1852. Sur Eugène Nus, ami d'Albert de Rochas d'Aiglun et de Godin.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Remercie Juliette Cros pour sa lettre du 24 septembre 1898 et l'envoi de la caisse de fruits. Sur l'intérêt porté par la famille Moret-Dallet et Juliette Cros aux ouvrages d'Albert de Rochas d'Aiglun qui démontrent les liens entre le plan de la vie terrestre et celui du monde spirituel. Informe avoir reçu une lettre de Fabre dans laquelle il se proposait de transmettre à Juliette Cros une lettre d'Émilie Dallet envoyée par erreur à Nîmes. La famille Moret-Dallet ravie des mots de Juliette sur la fête de l'Enfance, dont le récit paraîtra bientôt dans Le Devoir.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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La famille Moret-Dallet accuse réception de la lettre d'Antoniadès, parvenue à Nîmes où elle passe l'hiver. La famille Moret-Dallet compatit à la douleur qui frappe Antoniadès. Marie Moret entretient Antoniadès de la survivance des êtres humains au-delà de leur existence matérielle en faisant référence à Swedenborg, qui « a écrit sur ce sujet – il y a cent ans – des choses admirables et que la science va bientôt, j'espère, confirmer en partie », et au physicien Colding.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de l'étude de Marie Moret sur « Matière, mode de mouvement ». Marie Moret répond à une lettre d'Antoine Médéric Cros par une étude qu'elle commence par une longue citation d'un article du Journal de Genève sur un livre d'Ernest Naville, Les philosophies négatives, étude critique des systèmes philosophiques de Platon et Aristote à Kant et Auguste Comte. Marie Moret développe une réflexion sur le principe de la vie en citant de multiples auteurs, philosophes ou scientifiques : Swedenborg, Godin, William Crookes, Hirn, Balfour Stuart et Tait, Helmholtz, Berthelot. Plusieurs jours après l'entame de sa lettre, Marie Moret écrit : « J'ai continué mes études et suis convaincue du grand intérêt au rapprochement de faits et de réflexions fournies par divers savants. Il en résulte une lumière qui me pénètre de joie. Ce que je redoute, c'est mon impuissance à les rapprocher clairement, mais j'y mettrai le temps voulu. » (folio 16v) Dans la deuxième partie de sa lettre, elle cite longuement l'exposé de la théorie atomique de Marcellin Berthelot dans la 8e édition de La synthèse chimique (1897), qu'elle juge compatible avec la pensée de Swedenborg. La troisième partie de la lettre (folios 26r-35r) est formée principalement par des citations de textes de William Crookes sur la nature de la matière. La dernière partie de la lettre (folio 36r-38r) est datée du 15 janvier 1900. Marie Moret évoque une lettre d'Antoine Médéric Cros à Auguste Fabre qui fait part de l'amélioration de la santé de Juliette Cros, et l'envoi prochain à Antoine Médéric Cros par Fabre de vues photographiques du Familistère pour projection qui ne sont pas revenues de Lyon. Elle lui annonce qu'après avoir dressé l'esquisse de l'étude, elle va élaborer le chapitre intitulé « Matière, mode de mouvement ». Sur la science actuelle et la doctrine de Godin : « Que j'indique les étais fournis aujourd'hui par la science à l'appui des conclusions philosophiques et pratiques publiées par Godin en 1871 (Solutions sociales) et mon objet présent est atteint. Car c'est dès 1856, quand les faits l'obligèrent à abandonner l'idée de se rendre au Texas qu'il reprend à fond l'étude d'une œuvre personnelle en faveur de ses ouvriers et qu'il la base sur la conception d'une doctrine expliquant, pour lui, l'ordre universel. Il avait la vue précise de cette loi révélée par les travaux de Berthelot : Notre puissance est indéfinie quand nous agissons suivant les lois d'ordre du fond des choses (ci-dessus pages 18, 19 Synthèse des corps gras). La doctrine publiée par Godin et qu'on peut résumer en ces mots : « Religion de la vie universelle, culte du travail » est en accord parfait avec les conclusions des Berthelot, Crookes, etc. »

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Sur Swedenborg. Marie Moret répond à une lettre de Juliette Cros en protestant qu'elle a un niveau d'instruction moindre que celui de sa correspondante, mais qu'elle s'efforce de remplir une tâche qui s'est offerte à elle. Elle remercie Antoine Médéric Cros d'être le lecteur honnête de ses études. Elle indique à Juliette Cros que son père a été joyeux d'apprendre, par la lettre qu'elle a écrite à Émilie Dallet, qu'elle étudiait Swedenborg. Sur Swedenborg : « Il agit lentement et de plus en plus profondément ; c'est à peine si vous avez commencé à le lire ; j'ai mis des années à l'entendre un peu. Rien de meilleur à ma connaissance ne peut occuper l'esprit. »

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret informe Antoine Médéric Cros qu'elle n'a pu se procurer le livre de Duhem, épuisé, dont il lui avait parlé dans une lettre [du 25 novembre 1899], mais qu'elle dispose de numéros de la Revue scientifique, notamment le numéro contenant l'article de Richet sur la « Vibration nerveuse », qu'il lui avait signalé [dans sa lettre du 22 janvier 1900]. Elle lui explique qu'à la suite de sa lettre du 22 janvier 1900, elle médite et qu'elle a écrit, pour lui répondre, nombre de commencements de lettre et de réflexions sur la science physique ; elle attribue à Antoine Médéric Cros un rôle de guide dans ses études. Elle cite longuement l'ouvrage de Marcellin Berthelot, Science et philosophie paru en 1886 [p. 10 et ss.], et présente une synthèse des enseignements du livre, qui passe en revue les différentes facettes de la connaissance, de la science positive à la science idéale. Elle commente la position de Berthelot à l'égard de la connaissance de Dieu, et la place de la logique qu'il ne subordonne pas à l'observation ; elle cite Montaigne [en réalité le « Je pense donc je suis » de Descartes] et Kant ; elle s'intéresse aux liens de Berthelot à la pensée de Kant, à la reconnaissance par le scientifique de l'impératif catégorique comme un fait primitif en dehors et au-dessus de toute discussion. Marie Moret juge que le champ de la science positive s'élargit et réduit celui de la science idéale (fondée sur les témoignages et les sentiments) : elle fait référence aux expériences de William Crookes et d'Albert de Rochas qui constatent par des procédés de science positive l'action de forces psychiques ; elle cite le discours de Crookes au congrès de Bristol en 1898. Elle cite la Critique de la raison pure de Kant, qu'elle a lu un peu il y a 25 ans (à la différence de la Critique de la raison pratique qu'elle ne croit pas avoir lue) ; elle fait un rapprochement entre des propositions de Berthelot, de Kant, de Swedenborg et de Godin sur la question du devoir. Elle poursuit par des citations de l'article de Richet sur la « Vibration nerveuse » affirmant que l'univers physique est constitué de forces dont les vibrations agissent sur l'être vivant, proposition compatible avec celle de Crookes au congrès de Bristol qui considère la matière comme un substratum ionique. Marie Moret termine sa lettre par une série d'interrogations sur les ions, les cations et les anions.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie donne de ses nouvelles à la famille Cros : sa dernière lettre à Juliette Cros remonte au 25 avril 1900 ; la famille Moret-Dallet a quitté Nîmes un mois plus tard, laissant Auguste Fabre avec Jules Prudhommeaux ; elle est avec Émilie Dallet au Familistère depuis 10 jours, Marie-Jeanne Dallet étant restée à Paris avec des parents [de Corbeil] pour voir l'Exposition universelle ; les affaires de l'Association du Familistère vont bien. Marie Moret poursuit sa lettre en décrivant ses études sur la matière. Elle indique à Cros qu'elle a lu dans la Revue scientifique l'article de G. Le Bon sur la lumière noire et l'article sur la pluie et l'électricité atmosphérique. Elle s'est abonnée à la Revue générale des sciences pures et appliquées, dont elle a acquis l'année 1899. Elle écrit : « La formule de Claude Bernard, « Les propriétés vitales ne sont autre chose que des complexes des propriétés physico-chimiques » me paraît se vérifier d'une manière éclatante. » Elle mentionne des expériences chimiques et physiques d'Armand Gautier, de Bredig et von Berneck, et de Loeb [décrites dans les numéros de 1900 de la Revue générale des sciences pures et appliquées], qui lui semblent confirmer cette idée. Elle a pris connaissance du programme du prochain congrès international de physique présenté par Charles-Édouard Guillaume et Lucien Poincaré dans la Revue générale des sciences pures et appliquées, et se dit impatiente de lire les exposés : « Convaincue que la science me fournira des conclusions appuyant les vues de Claude Bernard, Berthelot, W. Crookes, etc., etc. sur les relations entre le vie et le mode de mouvement dit matière, c'est-à-dire voyant que j'aurai une belle réponse de la science aux aspirations de Godin, je vais – en attendant le congrès d'août – préparer les pages de mes « Documents biographiques » qui doivent amener les données scientifiques en cause, en commençant par montrer le mouvement de la pensée de Godin, de 1856 à 1859, lorsqu'après l'échec de la tentative du Texas, il reprend l'idée de fonder lui-même une cité ouvrière modèle, se livre à ce sujet à des études doctrinales et architecturales et s'arrête enfin aux vues philosophiques et sociales exposées dans son volume "Solutions sociales", vues que je désire tant appuyer de conclusions scientifiques du jour. » Marie Moret ajoute que dans ces études scientifiques, elle « voit arriver la démonstration du mot de Swedenborg : "L'amour est la substance même." »

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret remercie Antoine Médéric Cros pour sa lettre du 16 novembre 1900 renvoyée du Familistère et de la bonne nouvelle de la publication du premier volume des rapports et procès-verbaux sommaires [du congrès international de physique d'août 1900]. Elle se réfère au programme du Congrès international de physique paru dans la Revue générale des sciences pures et appliquées de mai 1900 pour relever différents rapports susceptibles de l'intéresser et demande à Antoine Médéric Cros de lui indiquer, lorsqu'il le recevra, si le premier volume publié contient l'un d'eux : les rapports de Lippmann sur la chaleur, d'Arrhenius sur l'électrolyse et l'ionisation, de Bouty sur l'ionisation dans les gaz, de Villard sur les rayons cathodiques, des Curie et de Becquerel sur les corps radioactifs, de Broca sur l'énergie dans l'organisme et de lord Kelvin sur les relations entre l'éther et la matière. Elle exprime le regret que les êtres humains n'aient que très rarement et très obscurément la capacité de communiquer entre eux en pensée car « les correspondances écrites seraient supprimées. » Elle relate qu'elle a rêvé d'Antoine Médéric et de Juliette Cros pendant plusieurs jours avant de recevoir le 14 novembre 1900 la lettre que celui-ci lui avait écrite le 12 novembre, et qu'elle avait le sentiment qu'il s'occupait de ces travaux. Elle lui rapporte qu'elle a lu un texte sur la communication électrique sans fil dans une même couche géologique, d'où l'on peut conclure comme le fait Swedenborg : « L'espace, la distance n'existerait pas entre les forces semblables. » Elle indique à Antoine Médéric Cros qu'elle va se procurer les numéros de la Revue scientifique qu'il lui a signalés. Elle l'informe que la santé de la famille Moret-Dallet et d'Auguste Fabre est bonne, mais que le temps est affreux depuis deux jours.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret remercie Antoine Médéric Cros pour sa lettre du 9 décembre 1900. Elle l'informe qu'elle n'a pas encore reçu le premier volume des rapports du Congrès international de physique mais qu'elle l'a réclamé et qu'elle a commandé les Procès-verbaux sommaires du Congrès. Elle cite la lettre d'Antoine Médéric Cros qui lui signale que le principe de la moindre action est distinct de celui de l'entropie, qui s'applique aux phénomènes chimiques réversibles. Elle cite ensuite le discours d'Henri Poincaré [ Les relations entre la physique expérimentale et la physique mathématique] qui affirme que le principe de moindre action s'applique aux mêmes phénomènes. Elle conclut qu'il s'agirait du même principe. « La particule, écrit-elle à propos du principe de moindre action, en subit l'influence dans ses combinaisons ; et nous-mêmes ne la subissons-nous pas ? Ne cherchons-nous pas généralement l'état où nous pouvons demeurer avec le moins de tensions, d'efforts ? N'est-ce pas pourquoi le devoir semble parfois si difficile à accomplir ? C'est qu'il nous sors du repos de la quiétude. » Elle juge que les conclusions de Stanoiévitch que Cros a copiées pour elle sont un appoint précieux et que « tout cela va à l'appui de la conclusion de Claude Bernard : "Les manifestations vitales ne sont que des complexes des propriétés physico-chimiques." En spiritualisant la matière, c'est-à-dire en montrant qu'elle dérive de l'énergie, qu'elle en est une forme et qu'elle y retourne, nous avons, me semble-t-il, accompli le pas le plus difficile à faire. » Elle reconnaît ensuite avec Charles Richet que les vibrations extérieures aboutissent par la vibration nerveuse à l'intelligence et à la volonté, et estime que la science est en train de démontrer le principe de Swedenborg : « L'amour est la substance même. » Elle s'intéresse à ce qui demeure constant dans les diverses manifestations de l'énergie qui composent l'Univers, la cause qui provoque les effets : « alors, l'effet que nous avons d'une matière quelconque est fonction continue des ions qui s'y trouvent compactés ? » Elle rapproche cette question des degrés continus et discrets de Swedenborg. Elle transmet les pensées affectueuses de la famille Moret-Dallet et celles d'Auguste Fabre à Antoine Médéric et Juliette Cros.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret félicite Lucy R. Latter pour son article publié dans Uses : « Godin doit vous applaudir dans le monde spirituel. » Émilie et Marie-Jeanne Dallet, de retour [au Familistère] le lendemain, liront également l'article avec intérêt.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de la lettre de Juliette Cros parvenue à temps à Marie Moret pour qu'elle puisse prévenir Jules Prudhommeaux qu'Auguste Fabre ne serait pas à Nîmes à son arrivée. Juliette Cros malade à son retour du Familistère, Marie Moret espère que la température l'aidera à s'en remettre. Sur le mauvais temps à Guise qui ne change pas la date de départ de la famille Moret-Dallet pour Nîmes, prévu début novembre 1899. À propos de la découverte d'Emanuel Swedenborg par Juliette Cros : Marie Moret est persuadée que Juliette Cros sera de plus en plus sensible aux écrits de cet homme « insondable ».

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret remercie Lucy Latter pour sa lettre du 15 octobre 1899 dans laquelle elle demande son aide pour une conférence sur le Familistère. Comme elle se trouve dans l'impossibilité matérielle de répondre à sa demande, Marie Moret lui fait parvenir Solutions sociales et La fille de son père. Elle ajoute que Marie-Jeanne et Émilie Dallet s'occupent depuis deux ans de la préparation de conférences avec projection, textes et vues, et que leurs travaux ont été envoyés en Angleterre, chez James Johnston, 14 Fennel Street à Manchester, qui donne aussi des conférences sur le Familistère. Marie Moret se propose de mettre en relation sa correspondante avec James Johnston à qui elle doit écrire prochainement. Elle demande des précisions sur trois adresses en Angleterre données par Lucy Latter pour y servir Le Devoir et elle rappelle qu'elle ne souhaite distribuer le journal à des institutions et non à des individus ; elle répond favorablement à la demande de Lucy Latter de lui servir Le Devoir pour qu'elle le remette ensuite à la Library of the Kensington Branch of the New Church à Londres. Les collections du Devoir antérieures à 1898 étant restreintes et irrégulières, Marie Moret envoie à sa correspondante les numéros des années 1898 et 1899. Elle attire son attention sur les « Documents biographiques » des numéros de septembre et octobre 1898 qui traitent des liens entre Swedenborg et les réformes sociales, justifiant le dépôt de ces collections du journal dans une des bibliothèques publiques de Londres. Sur une mention de Zürich dans la lettre de Lucy Latter, Marie Moret informe sa correspondante qu'elle fait servir Le Devoir en France, en Belgique, en Hollande, en Suisse et aux États-Unis, à la Stadtbibliothek de Zürich ainsi qu'aux bibliothèques universitaires de Bâle et de Lausanne. Elle transmet le bon souvenir de Marie-Jeanne et Émilie Dallet et remercie sa correspondante.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de l'étude de Marie Moret sur « Matière, mode de mouvement ». Marie Moret revient sur la lettre d'Antoine Cros du 21 octobre 1899. Elle évoque Robert Mayer et Rudolf Clausius dont l'étude sur la thermodynamique, Théorie mécanique de la chaleur, est citée par Esprit Jouffret et précède de vingt ans les études de Lucien Poincaré. Marie Moret s'appuie sur l'ouvrage de Gustave-Adolphe Hirn, Théorie mécanique de la chaleur, pour répondre aux points soulevés par son correspondant concernant l'équivalence des forces ; elle cite dans cette lettre plusieurs passages dans lesquels Hirn reprend les travaux et théories de James Joule, Julius Mayer et Ludwig Colding. Elle constate la démarche mathématique de ces physiciens qui font reposer les démonstrations des phénomènes physiques sur les deux principes fondamentaux de la thermodynamique, l'« équivalent mécanique de la chaleur ou équivalent calorifique du travail » et la « tendance de la chaleur à se dissiper ; nécessité pour la reconcentrer d'une dépense soit de travail soit de chute de température. » Selon Marie Moret, la tendance à expliquer tout phénomène physique par ces deux principes thermodynamiques correspond à la théorie des « modes de mouvement » de Marcellin Berthelot. Pour Berthelot, la constante de ces principes est « la matière fondamentale - fonction », que Marie Moret rapproche de l'idée d'« usage » développée par Emanuel Swedenborg. Sur la constitution moléculaire des corps, Marie Moret trouve logique les diverses et indéfinies expressions de « la matière fondamentale - fonction » en certains états, visibles aux « degrés cellulaires, sociaux, célestes », et leur retour à leur source selon un « mode spécial » mis en lumière par les expériences de William Crookes. Elle s'interroge ensuite sur la nature et l'origine de la force : Colding et Albert de Rochas désignent l'« Intelligence » et Swedenborg la « Sagesse ». Marie Moret espère que la science arrivera un jour à comprendre le principe, l'essence de cette sagesse, et à démontrer la proposition de Swedenborg : « L'amour est la substance même. » S'excusant pour la longueur de sa lettre, elle sollicite l'avis et l'appréciation de son correspondant sur le sujet. Elle envoie à Antoine Cros ses notes sur les études de Jules Jamin qu'il avait lues à Guise en le priant de bien vouloir les lui retourner. Elle demande à son correspondant la définition du terme « entropie » qu'il emploie dans son explication du deuxième principe de la thermodynamique. L'arrivée d'une lettre de Juliette Cros sur le rétablissement de sa santé a réjoui Auguste Fabre, revenu « lassé des courses et des soins inextricables que lui causent mille complications [...] dans la maison rue du Grand Couvent. » Elle transmet au couple Cros les remerciements et la tendresse d'Auguste Fabre et lui fait part de la vive amitié de la famille Moret-Dallet.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de l'étude de Marie Moret sur « Matière, mode de mouvement ». Marie Moret remercie Antoine Cros pour sa lettre du 25 novembre 1899 et s'excuse par avance de la longueur de celle qu'elle s'apprête à écrire. L'aide et le contrôle de son correspondant, qui possède des connaissances qui lui font défaut, lui est précieuse pour poursuivre son étude. Elle revient sur la correction d'Antoine Cros apportée à sa lettre précédente au sujet de la différence entre « force » et « mouvement » et reproduit ici la conclusion du chapitre « Matière, mode de mouvement » qu'elle a fait lire à son correspondant lors de sa venue à Guise. Les réflexions développées par Antoine Cros dans sa lettre rapprochent Marie Moret du cœur de son étude : les liens entre la matérialité et la spiritualité et son souhait d'« exprimer clairement une pensée où je vois s'unir et Swedenborg et Godin et de grands savants d'aujourd'hui. » Après la citation d'un passage de La théorie atomique de Wurtz, elle rapporte la démonstration des degrés de Swedenborg sur la particule, identifiée par de nombreux scientifiques comme le centre de la force. Elle rapproche ensuite la différence d'échelles entre les particules et le corps, développée par Esprit Jouffret, du « degré distinct » de Swedenborg. Les citations de théories scientifiques sur l'atome et l'énergie de William Crookes et Adolphe Wurtz viennent appuyer, selon Marie Moret, la démonstration des degrés de Swedenborg : « principe cause effet (en séries indéfinies) comment le transitoire vient de l'Éternel sans être l'Éternel, conséquemment sans participer à son Infinité. » Reprenant sa lettre le lendemain, Marie Moret revient aux autres points de la lettre d'Antoine Cros. Elle joint à sa lettre un mot de Marie-Jeanne Dallet au sujet du prêt d'un ouvrage et indique qu'Émilie Dallet a bien reçu la lettre de Juliette Cros, qu'elle y répondra prochainement et qu'elle envoie son affectueux souvenir au couple Cros. Au sujet de la recherche de Juliette Cros de portraits de ses fils : Auguste Fabre n'a trouvé qu'un portrait d'Henri Cros assis sur une chaise ; Marie Moret pense avoir le portrait demandé par Juliette Cros à Guise, qu'elle promet d'envoyer à son retour au Familistère.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de l'étude de Marie Moret sur « Matière, mode de mouvement ». Marie Moret prie Antoine Cros de lui dire par quelle image la théorie des degrés distincts de Swedenborg sera comprise de lui. Avant de proposer à son correspondant une étude sur l'énergie, Marie Moret souhaite affirmer sa position sur l'aperçu de la matière. Elle cite L'univers invisible de Stewart et Tait et explique que matière et énergie ne sont perceptibles que l'une par l'autre. À l'instar de l'œil qui perçoit la matière, la pensée saisit l'énergie : « La cause voit la cause, comme l'effet voit l'effet. » La deuxième partie de la lettre de Marie Moret s'attache à l'énergie. En s'appuyant sur Wurtz et Mendeleïev, elle développe l'idée de Wurtz qui fait de « l'affinité » l'énergie chimique, mesurable par les effets thermiques de réactions, et cite Edmond Frémy sur la théorie de l'atomicité. Selon une citation de Crookes, l'essence des formes matérielles, la source de toute force et donc des efforts qui en résultent, c'est la Vie elle-même, sur laquelle Marie Moret rappelle à son correspondant que « Godin aussi a fait la base d'une doctrine. » Puisque vivre c'est aimer et comprendre, sagesse et amour sont pour Marie Moret les forces nécessaires au mouvement de la matière. Cette hypothèse s'accorde selon elle avec les théories de Berthelot, Wurtz, Crookes et Swedenborg : « nous concevons comment la matière proprement dite avec ces propriétés de rudesse et d'obscurité peut revêtir des propriétés tout autres et cesse en un mot d'être sous sa forme générale actuelle, co-éternelle à Celui qui est la vie en soi, Dieu. »

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