FamiliLettres

FamiliLettres : Correspondances de Jean-Baptiste André Godin et Marie Moret


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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Marie Howland, 27 mars 1894
Réponse à la lettre de Marie Howland en date du 18 février 1894, adressée à Augusta Cooper Bristol de Vineland. Envoi par le gérant du Devoir des numéros du journal à Ballston Spa. Cottage mis à disposition de Mary Howland à Vineland par Augusta Cooper Bristol. Marie Moret vit à Nîmes auprès d'Auguste Fabre qui comprend l'œuvre de Godin, s'intéresse à toutes les tentatives de progrès social et a suivi l'essai de Topolobampo. Fabre se demande si Albert Kimsey Owen, fondateur de Topolobampo, est un parent de Robert Owen ou de son fils Robert Dale Owen. Sur les dissentiments au sein de Topolobampo et la description de la région par Marie Howland.

Auteur : Fabre, Auguste (1839-1922)
Auguste Fabre à Hector Malot, 9 mars 1894
Fabre écrit à Hector Malot après la lecture du roman En famille. Fabre met en rapport d'une manière critique des œuvres de la littérature avec les mouvements sociaux à leur parution : Le Juif errant d'Eugène Sue [1844-1845] et sa description de la participation dans l'usine de François Hardy avec la propagande socialiste des écoles saint-simoniennes, phalanstériennes et communistes de la première moitié du XIXe siècle ; Le roman d'un brave homme d'Edmond About [1880] et sa description d'un restaurant et d'un économat avec le renouveau de la coopération en 1865-1867 ; Germinal d'Émile Zola [1884] avec le mouvement syndical ; Looking Backwards d'Edward Bellamy [1889] avec le collectivisme. Fabre compare les institutions de protection ouvrière « très sommairement décrites » dans En famille de Malot [1893] avec celles du Familistère de Guise : il conseille au romancier la lecture de l'ouvrage de Bernardot sur le Familistère. La lettre est signée : « Ate Fabre, ancien économe du Familistère de Guise ».

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Jules Prudhommeaux, 7 septembre 1893
Réponse à une lettre de Jules Prudhommeaux en date du 1er septembre 1893 : à propos du sujet de thèse de doctorat de Prudhommeaux, « l'évolution sociale », et l'étude des précurseurs du socialisme coopératif ; sur la contribution d'Auguste Fabre, parti le 5 septembre du Familistère, aux études de Prudhommeaux.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à monsieur L. Bernus, 3 décembre 1848
Godin répond à une lettre de Bernus le questionnant sur le socialisme. Il commence par lui indiquer qu'il faudrait un livre pour y répondre et le renvoie à la lecture d'ouvrages des disciples de Fourier. Godin évoque en préambule son engagement phalanstérien et son admission au Congrès phalanstérien. Godin explique ensuite que les réformes politiques – le changement des lois à la suite de révolution – n'empêchent pas la misère, aussi les fouriéristes ont-ils conclu que la forme des gouvernements comptait moins que les réformes sociales qui touchent aux intérêts réels des membres de la société. Il expose que certains socialistes, affligés des abus de la propriété individuelle, ont choisi la voie du communisme, qui n'est cependant pas fondé sur des règles scientifiques. Godin affirme que les fouriéristes sont éloignés du communisme mais n'en sont pas moins socialistes et qu'à la différence des communistes, ils sont tous d'accord entre eux quant à l'organisation future des sociétés. Il indique que Fourier a jeté les bases de la science sociale dans l'ouvrage Unité universelle. « Les socialistes phalanstériens sont les hommes qui ayant étudié la théorie de Fourrier (sic) se dévouent à la réalisation de cette Théorie. Leur nom leur vient de ce que pour traduire en fait la théorie de Fourier, il faut élever un phalanstère : nom qu'ils donnent à l'édifice et aux constructions destinées à servir d'habitations à la population d'environ 2 000 âmes qui composerait ce village nouveau. Le domaine de chaque Phalanstère ne devrait pas avoir moins d'une lieue carrée. » [texte avec corrections] Il explique que les membres du phalanstère sont associés en capital, en travail et en talent, et décrit les avantages du système d'association, l'abolition de la misère et la prospérité générale. Godin joint à sa lettre une liste d'ouvrages phalanstériens [qui n'est pas copiée].

Auteur : Sabran, Véran (vers 1811-1874)
Véran Sabran à Jean-Baptiste André Godin, 24 juillet 1874
En voyage à Nîmes, Véran Sabran envoie à Godin une procuration afin d'être représenté à la Société du Texas dont une réunion se tiendra le 29 juillet. Il indique avoir recours à l'aide de monsieur Meynier de Salinelles, résidant rue de l'Aspic, à Nîmes, pour que sa procuration parvienne à la Société du Texas. Plusieurs noms sont cités, mais demeurent difficilement lisibles.

Auteur : Riche-Gardon, Luc-Pierre (1811-1885)
Luc-Pierre Riche-Gardon à Jean-Baptiste André Godin, 13 mars 1875
Luc-Pierre Riche-Gardon évoque le soutien actif de Godin à "l'oeuvre illusoire du Texas". Il indique avoir remis ses titres personnels à Cantagrel et interroge son correspondant sur les représentations renouvelées par "nos amis de différentes provinces près des législateurs républicains depuis 1873". Riche-Gardon partage ses convictions inspirées du fouriérisme. Dans ce qui semble être un post scriptum, il indique rester "à Paris jusqu'à samedi prochain".

Auteur : Riche-Gardon, Luc-Pierre (1811-1885)
Luc-Pierre Riche-Gardon à Jean-Baptiste André Godin, 12 juin 1873
Luc-Pierre Riche-Gardon évoque un sujet traité dans les colonnes du journal La Bonne nouvelle du XIXe siècle dans le numéro de mars et avril ; les "conditions premières de l'essort harmonique des familles dans chaque commune libre, comme devant précéder toute association intégrale". Il joint un numéro du journal ainsi qu'une table de concordance placée au verso de sa couverture.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Victor Considerant, 31 juillet 1854
Godin communique des informations sur les émoluments perçus par les administrateurs gérants des sociétés anonymes belges. Il informe Considerant qu'il a reçu une lettre de sa femme lui annonçant que son cousin Gosse et sa femme souhaitent partir pour le Texas ; Godin précise que Gosse est un phalanstérien riche cultivateur des environs de Maroilles, père de deux garçons et d'une fille, au caractère calme : « Vous le voyez, le flot soulève les plus calmes. Les secrets mobiles de l'humanité progressive sont mise en jeu et bientôt ces forces communiquées à la matière, les pierres se mouvront pour élever le phalanstère. » À propos des dépenses engagées par les colons pour leur voyage au Texas.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à monsieur Lhermitte, 13 mai 1854
Godin remet à Lhermitte Au Texas [de Victor Considerant] et lui demande de lui faire savoir quelle offre il est en mesure de faire, qu'il pourra communiquer à Considerant qu'il verra prochainement. Il informe Lhermitte qu'il a souscrit pour la cinquantième partie du capital, soit 80 à 100 000 F : « Au Texas ou jamais, nous devons faire le premier phalanstère ».

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à François Cantagrel, 23 avril 1854
Godin évoque deux cahiers que lui avait adressés Cantagrel. Ses vues sont éloignées de celles de Cantagrel et il préférerait s'entretenir avec lui des moyens plus positifs de rénovation sociale. Godin n'est pas convaincu par l'analogie faite par Cantagrel entre le développement de l'embryon humain et le développement des sociétés. Godin considère qu'il y a loin de la conception d'un monde nouveau à son enfantement. Il ne pense pas que de la conjonction d'éléments mauvais sortira un être social de raison. Godin affirme que s'il n'y a pas de Texas possible pour les phalanstériens en Europe, il préfère suivre Considerant en Amérique ; il attend d'avoir lu la brochure de Considerant avant de se rendre à Bruxelles. Godin annonce qu'il est prêt à souscrire au capital de la société de colonisation pour un centième ou un cinquantième, pas moins de 5 000 F quelque soit le nombre des adhésions. Godin juge qu'il est plus utile en ce moment d'aborder le côté pratique des idées sociétaires que d'écrire des livres et il regrette le retard de l'envoi du projet de Considerant promis pour le mois de mars 1854, et dont Allyre Bureau ne lui a rien dit.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Jules Favre, 29 janvier 1868
À propos de la liquidation de la communauté de biens des époux Godin-Lemaire. Godin poursuit les réflexions exposées dans son courrier précédent à Favre sur les justes voies de l'évaluation des biens de la communauté. Il ne voudrait pas, notamment, que les brevets postérieurs à 1863 et les modèles nouveaux d'appareils soient compris dans la licitation.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Jules Favre, 28 janvier 1868
À propos de la liquidation de la communauté de biens des époux Godin-Lemaire. Godin commence par déclarer à Favre que tous deux travaillent par des voies différentes au même but, au bien, au progrès et à la liberté de l'humanité. Il déplore ensuite que la législation sur la communauté formée par le mariage soit contraire aux intérêts généraux du travail et de l'industrie. Godin dresse un bilan financier général de la communauté de biens Godin-Lemaire au 18 novembre 1863 et explique qu'il a employé, depuis, les bénéfices aux agrandissements de l'usine, en bon gestionnaire et en industriel avisé. Godin demande à Favre si on ne pourrait pas, pour faciliter l'évaluation des biens de la communauté, considérer que ces investissements ont été réalisés pour le compte de la communauté, et intégrer les agrandissements à cette évaluation. Le post-scriptum indique qu'un chèque de 4 000 F est joint à la lettre.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Ernest Leroux, 26 novembre 1872
Godin répond à la lettre de Pierre Leroux du 16 octobre 1872, proposant de mettre en vente Solutions sociales. Godin demande à Leroux combien d'exemplaires il doit lui envoyer : « Je serais heureux de rencontrer en vous un auxiliaire pour la propagation du socialisme qu'on pourrait appeler positif puisqu'il se fonde sur des faits. »

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à monsieur Catalan, 20 octobre 1875
Godin répond à une demande de renseignements sur le Familistère. Il fait remarquer à Catalan qu'il a déjà répondu à des questions comparables provenant de Lausanne. Il assure à son correspondant que le Familistère fonctionne bien. Il lui explique que le Familistère est achevé et que les difficultés qu'il rencontre sont soulevées par le parti clérical, particulièrement dans la tenue des écoles. Il note que l'association de tous les habitants n'est pas encore constituée. Il estime qu'à Lausanne on ne s'occupe que de l'habitation et pas des questions sociales et qu'il s'agit là d'un motif d'insuccès de leur entreprise « car le logement n'est qu'un des côtés des besoins de l'existence » et que les habitations ouvrières « doivent donc intimement se rattacher aux besoins de l'industrie et du travail ». Il demande à Catalan si en Suisse des industriels sont disposés à associer leurs ouvriers aux bénéfices de leurs industries, de leur faire une place dans la direction industrielle et leur assurer une part proportionnelle à leur concours dans l'œuvre de la production. Si tel était le cas, Godin se propose d'aller en Suisse examiner le projet.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Édouard de Pompéry, 28 juillet 1873
Godin adresse deux pouvoirs à Édouard de Pompéry pour l'assemblée générale de la Société européo-américaine du Texas. Il lui explique qu'il était si fatigué qu'il n'a pas prolongé son séjour à Versailles jusqu'au 31 juillet pour assister à la réunion.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Édouard de Pompéry, 26 juillet 1873
Godin demande à Édouard de Pompéry de le représenter, comme l'année précédente, à l'assemblée générale des actionnaires de la Société de colonisation du Texas. Il exprime le souhaite que soit recherché un moyen pour unir les principaux actionnaires afin de sauvegarder le reste du capital de la Société. Il lui transmet les pouvoirs de Jean et Virginie Griess-Traut. Dans le post-scriptum, il remercie Édouard de Pompéry pour l'envoi de son livre Le vrai Voltaire.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à François Bernardot, 21 mars 1896
Marie Moret félicite Bernardot de la réussite des études de ses enfants et des premiers succès de Kiriquette. Envoie à Angéline Bernardot la brochure d'Henri Roehrich La mission de la femme et les questions sociales. Sur l'appréciation de la portée sociale de « Robert Owen » par Bernadot et les enseignements qui peuvent en être tirés : « L'homme a besoin d'une grande culture intellectuelle et morale pour être en état de se gouverner lui-même. » Marie Moret regrette qu'il ne s'agisse que d'une lapalissade. Pense reproduire en 1897 dans Le Devoir des descriptions d'entreprises sociales bien faites aux États-Unis pour « convaincre les lecteurs ».

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à monsieur L. Bernus, 3 décembre 1848
Godin répond à une lettre de Bernus le questionnant sur le socialisme. Il commence par lui indiquer qu'il faudrait un livre pour y répondre et le renvoie à la lecture d'ouvrages des disciples de Fourier. Godin évoque en préambule son engagement phalanstérien et son admission au Congrès phalanstérien. Godin explique ensuite que les réformes politiques – le changement des lois à la suite de révolution – n'empêchent pas la misère, aussi les fouriéristes ont-ils conclu que le forme des gouvernements comptait moins que les réformes sociales qui touchent aux intérêts réels des membres de la société. Il expose que certains socialistes, affligés des abus de la propriété individuelle, ont choisi la voie du communisme, qui n'est cependant pas fondé sur des règles scientifiques. Godin affirme que les fouriéristes sont éloignés du communisme mais n'en sont pas moins socialistes et qu'à la différence des communistes, ils sont tous d'accord entre eux quant à l'organisation future des sociétés. Il indique que Fourier a jeté les bases de la science sociale dans l'ouvrage Unité universelle. « Les socialistes phalanstériens sont les hommes qui ayant étudié la théorie de Fourrier (sic) se dévouent à la réalisation de cette Théorie. Leur nom leur vient de ce que pour traduire en fait la théorie de Fourier, il faut élever un phalanstère : nom qu'ils donnent à l'édifice et aux constructions destinées à servir d'habitations à la population d'environ 2 000 âmes qui composerait ce village nouveau. Le domaine de chaque Phalanstère ne devrait pas avoir moins d'une lieue carrée. » [texte avec corrections] Il explique que les membres du phalanstère sont associés en capital, en travail et en talent, et décrit les avantages du système d'association, l'abolition de la misère et la prospérité générale. Godin joint à sa lettre une liste d'ouvrages phalanstériens [qui n'est pas copiée].

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Tito Pagliardini, 11 mai 1868
Godin traite de l'amitié qui le lie à Pagliardini, décrit le projet du Familistère, compare la France et l'Angleterre sur le plan du progrès social, son œuvre et celle d'Henry Currer Briggs, et évoque ses embarras judiciaires.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Victor Considerant, 13 mai 1854
Godin annonce à Considerant qu'il a reçu Au Texas qui a dissipé se craintes sur le climat, la salubrité et la sécurité du pays. Godin déclare qu'il est prêt à soutenir le projet. Il indique à Considerant qu'il a informé Cantagrel de ses intentions il y a quelques jours. Godin confirme qu'il souhaite souscrire à la cinquantième partie du capital de la société de colonisation, soit 80 000 F si le capital souscrit est de quatre millions. Puisque Considerant fixe au dixième du capital la souscription nécessaire à l'achat de terre, Godin dit être prêt à verser immédiatement 8 000 F. Godin regrette qu'il ne possède pas les connaissances théoriques et scientifiques utiles pour faire partie du premier voyage, mais qu'il se rendra au Texas dès que le moment sera venu de créer des industries pour lesquelles il sera d'une utilité réelle. Il envisage de vendre tout ou partie de ses possessions pour aller au Texas en disposant de 300 000 F pour y installer des ateliers utiles à la colonie. Il pense que ses connaissances en métallurgie pourront être mises à profit pour la fabrication d'instruments agricoles et pour la construction d'habitations et de leur mobilier ; toutefois les débuts de la colonie ne permettant pas l'installation de hauts fourneaux ou de forges, il pense qu'il devra s'occuper d'abord des applications mécaniques de la métallurgie ; il signale qu'il a étudié les arts céramiques et la verrerie. La mention « copié par Esther Lemaire » est manuscrite à la plume à la suite de la copie de la lettre.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
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Max Veyrac a écrit le 28 mai 1877 à Godin pour lui demander un emploi au Familistère. Godin le prévient qu'il ne trouvera pas son idéal social au Familistère. Il lui envoie un billet de passage de Montréal à Liverpool et de Liverpool au Havre et lui annonce qu'il ne dépendra que de lui de trouver sa place au Familistère ou à l'usine. Il l'invite à répondre aux questions de sa dernière lettre et de celle envoyée à Oneida quand il se trouvera à Guise. Il signale à Max Veyrac qu'il a lu dans le Journal des économistes un article qui lui semblait inspiré par leur correspondance et qu'il lui a attribué.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à John Humphrey Noyes, 22 août 1874
Godin veut obtenir des renseignements complémentaires sur la communauté d'Oneida. Il explique à Joseph Noyes qu'en raison du manque de liberté en Europe, il a commencé au Familistère par des améliorations matérielles pour perfectionner les mœurs alors qu'Oneida a « pris le côté moral de la question pour arriver à l'amélioration matérielle ». Il lui envoie un livre sur le Familistère et lui adresse un questionnaire en anglais sur Oneida. Il assure Noyes qu'il est persuadé qu'il est indispensable de réformer les mœurs de l'amour et de la famille pour arriver aux autres réformes sociales nécessaires ». Il lui signale qu'une Américaine, Kate Stanton, est au Familistère et qu'elle compte visiter Oneida à son retour en Amérique. Un questionnaire en français est copié à la suite de la lettre (folios 272r-275v) ; il comprend 28 questions réparties en 7 thèmes : « Administration de la communauté d'Oneida », « Production et travail », « Usage des produits et règles intérieures », « Relations affectives », « Éducation et famille », « Commerce extérieur », « État général de la population ».

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à John Humphrey Noyes, 22 août 1874
La lettre est la traduction en anglais de la lettre en français de Godin à Joseph Noyes du 21 août 1874. Le questionnaire suivant la lettre (folios 279r-182r) est, de même, la traduction en anglais du questionnaire accompagnant cette dernière.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Frank Wayland Smith, 10 juin 1876
Godin rappelle à Wayland Smith qu'il avait répondu au mois d'août 1874 à la lettre qu'il avait écrite à John Humphrey Noyes. Il lui explique qu'il n'a pas poursuivi cette correspondance en raison de son mandat de député à l'Assemblée nationale. Il l'avertit qu'il va le questionner sur le mariage, les rapports des sexes et la famille. Il expose au préalable le principe selon lequel les théories sociales doivent suivre les lois divines. Il développe ses interrogations sur le mariage oneidien et sur la reproduction des êtres humains. Godin se montre défavorable au contrôle des naissances ; il observe que la natalité est insuffisante à Oneida et satisfaisante au Familistère ; il en conclut que de ce point de vue, Oneida dépend de l'extérieur et que la communauté ne considère pas la propagation de l'espèce comme son devoir.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
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Godin accuse réception de la lettre de Veyrac du 9 novembre 1876 contenant des documents sur Icarie de Cabet. Sur une école économique nommée solidarisme : selon Godin, elle existe dans le principe d'association étendue à toutes les fonctions humaines ; il fait l'éloge de l'association par rapport au communisme tel que Veyrac l'a vu pratiqué à Nauvoo ou Icaria. Sur la direction par l'élection qui, selon Godin, doit être doublée du concours : le système du concours s'établira grâce des institutions d'éducation développées. Sur l'absence de religion signalée par Veyrac à Nauvoo et à Icaria : Godin pense qu'une notion vraie et supérieure de la destinée humaine doit unir les êtres humains à côté des intérêts matériels quotidiens, une religion de la solidarité. Godin envoie à Veyrac sa brochure Les socialistes et les droits du travail qui est un extrait de Solutions sociales et porte sur l'association. Il lui indique qu'il n'a pas reçu de réponse de la communauté d'Oneida et il commente celle qui a été faite à Max Veyrac : Oneida est une famille qui ne cherche pas à conquérir le monde ou à être discutée ; « C'est moins la lumière sur les idées sociales que l'on cherche que le désir de soutenir une œuvre dans laquelle l'amour propre et des intérêts de secte sont engagés. » Godin signale à Veyrac qu'il a les principales publications d'Oneida. Il assure Veyrac que la liberté en France n'est pas aussi grande qu'il le croit. Il lui annonce qu'il lui a fait adresser les numéros de 1876 du Bulletin du mouvement social.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Victor Considerant, 4 février 1854
Godin répond à la demande de Victor Considerant de lui communiquer ses réflexions sur les conditions à faire au capital dans le projet de colonisation du Texas. Godin prévient Considerant que cette entreprise ne doit pas être lucrative, car il faudrait réduire les hommes à l'esclavage « et il y a trop d'esclaves en Amérique ». Godin explique que le capital ne doit pas se dresser en face du travail, qu'il ne s'agit pas de créer au Texas une nouvelle Irlande et que le capital ne sera pas productif sans le concours de bras vigoureux et d'intelligences actives. Godin recommande que le siège de l'administration de la société soit au sein de la colonie pour qu'elle puisse apprécier les véritables besoins et de faciliter la possibilité pour les colons de devenirs actionnaires de la société. La conséquence de ces principes, poursuit-il, est l'association dans l'exploitation de toutes les industries, la colonisation par le travail libre. Il lui paraît prudent d'accepter au départ les entreprises individuelles comme les exploitations communes et de compter sur des mains vigoureuses qu'on ne trouvera pas en suffisance chez les phalanstériens. Godin présente une analyse des revenus possibles des terres de la colonie et de l'intérêt pour elle de vendre des terres. Il imagine que le salaire ouvre droit à une participation aux bénéfices de la société. Godin joint à son courrier une étude de constitution de la société rédigée en articles. Il revient à la fin de la lettre à la question des manifestations occultes dont il a entretenu Considerant à plusieurs reprises : « Me voilà donc mon ami revenu auprès de vous aux choses de ce monde matériel. Je leur souhaite un meilleur succès que celles qui ont fait l'objet des lettres que je vous ai écrites dernièrement et dont je ne peux m'empêcher de rire en pensant à l'obstination que j'ai apporté à vous constituer dans ma pensée l'agent promoteur des manipulations dont j'ai été le témoin et l'objet malgré vos propres dénégations. » Il évoque l'opinion de Considerant sur l'objectivation du subjectif, et lui demande s'il a lu la brochure Comment l'esprit vient aux tables, qui explique tous les faits : « S'il est dans le vrai, il me semble que tout se renferme dans les lois du mouvement instinctif dont Fourier parle et que je ne connais pas. ». La copie de la lettre est suivie par la copie des 32 articles de constitution de la Société de colonisation du Texas, au capital de cinq millions divisé en mille actions de cinq mille francs.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Émile Godin, 29 septembre 1875
Sur la recherche de minerais dans la Nièvre. Godin accuse réception des lettres d'Émile. Il l'informe qu'il n'a pas eu le temps de s'occuper des affaires de Guise, où il va rentrer samedi ou dimanche et qu'il a pu acquérir un troisième terrain à sonder : « Je suis donc en mesure de faire l'expérience des idées que j'ai conçues sur l'existence des gisements carbonifères. » Il lui explique qu'une nouvelle installation va être réalisée, que le sondage de Sardy avance bien malgré la dureté des minéraux, qu'on a atteint 15 mètres et qu'on y travaille nuit et jour depuis lundi. Il l'informe qu'il a exploré l'arrondissement d'Avallon et a été voir les gisements de Sincey, et qu'il a exploré à nouveau les cantons de Corbigny et de Lormes : « Malgré les difficultés apparentes, je conserve l'espoir d'être sur le chemin d'une grande découverte et si je réussis, elle ouvrirait le plus beau champ aux idées de toute ma vie. Malheureusement, je n'ai plus 30 ans et l'entreprise serait une œuvre de longue haleine ! Si enfin je ne réussis pas, j'aurais apporté des éléments nouveaux à l'étude de la géologie de la contrée et à la science des recherches minéralogiques. Mais il serait bien plus beau de pouvoir constituer une grande exploitation houillère du bassin de l'Yonne dans laquelle le mineur et l'employé de la compagnie seraient actionnaires au même titre que le bailleur de fond, le travail action au même titre que l'argent, le travailleur ayant voix dans les affaires de la société. » Dans le post-scriptum, Godin indique les dimensions d'un trépan qu'il faut faire fabriquer.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Antoine Massoulard, 26 mars 1876
Godin a répondu à la lettre de Max Veyrac du 3 mars 1876 en lui envoyant un exemplaire de Solutions sociales, qui est l'objet de l'article de Louis Reybaud dans la Revue des deux mondes. Sur la transformation des sociétés et sur l'association. Sur Oneida : Godin encourage Veyrac à aller voir la communauté d'Oneida ; il loue la communauté, constate qu'elle est victime de préjugé et signale qu'elle a correspondu avec elle ; il observe qu'elle a le défaut des sectes qui se cantonnent dans un cercle d'idées religieuses dogmatiques ; il s'interroge sur la postérité de la communauté après la mort de Noyes ; il s'interroge également sur la façon dont les sociétaires d'Oneida concilie la propagation scientifique avec le respect de la liberté individuelle et sur la réalité de la paternité au milieu de l'amour libre ; Godin regrette de ne pas connaître l'anglais pour pouvoir s'entretenir de ces questions avec Noyes et Wayland Smith avec qui il avait correspondu avec l'aide d'un traducteur ; il se demande enfin si la communauté d'Oneida gagne facilement de nouveaux adeptes. Veyrac semble hésiter entre Oneida et les Mormons : Godin estime que le mormonisme est bâti sur des croyances superstitieuses et contraires aux véritables principes du juste et du droit ; il considère que la polygamie est un profond mépris des droits de la femme. « Le mormonisme n'est qu'un régime politique ; la communauté d'Oneida est une idée sociale ». Godin envoie à Veyrac deux brochures de propagande politique. Il lui annonce qu'il continuerait volontiers cette correspondance avec lui. Dans le post-scriptum de la lettre, Godin expose deux raisons du succès de la communauté d'Oneida et il demande à Veyrac les motifs de la durée de la communauté d'Icarie inspirée par Cabet.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Antoine Massoulard, 10 juin 1876
Godin remercie Veyrac pour ses lettres des 30 avril et 4 mai 1876. Godin assure Veyrac qu'il recevra avec plaisir ses communications sur les faits sociaux et les expériences sociales aux États-Unis, en particulier sur les difficultés endurées par la colonie icarienne de Nauvoo. Godin fait observer à Veyrac qu'il exprime sa préférence pour le communisme dans sa dernière lettre et il fait un long développement à ce sujet et sur le respect des lois naturelles qui s'imposent à la vie humaine. Il répond à Veyrac sur le sens du Familistère : il le renvoie à Solutions sociales et lui explique les objectifs du Familistère ; « À coup sûr, je n'ai pas fait une pépinière de perfectionnistes comme vous l'espérez. » Il ajoute que le Familistère parvient à se maintenir parce qu'on y respecte les lois, les usages et les préjugés régnants. Sur l'égalité salariale entre tous les membres de la société : Godin pense que cette égalité est contraire aux lois naturelles et que pour bien étudier les questions sociales, il faut commencer par étudier la nature humaine. Sur la répartition proportionnelle aux mérites de l'activité individuelle et sur l'intérêt du capital. Les théories sociales et les besoins naturels de l'homme. Sur Oneida : Godin demande à Veyrac s'il peut être son interprète auprès de Wayland Smith et s'il peut lui confier la lettre jointe à son intention ; sur la réforme du mariage et de la famille, le plus difficile et le plus important problème social ; doctrines bibliques et mystiques mélangées aux théories socialistes nées en France. Sur le Bulletin du mouvement social, auquel on s'abonne auprès d'Eugène Nus au 3, rue Hautefeuille à Paris, et sur un Bulletin des sociétés coopératives. Godin demande à Veyrac s'il connaît le journal Woodhull and Clafin's weekly publié à New York par une femme sympathique au Familistère, dont les idées sur le libre amour, sur l'extinction de la maladie et de la mort lui semblent inspirées par le spiritisme. Godin signale qu'il ne connaît pas le livre de Nordhoff, Communities societies of the United States, mais qu'il possède La nouvelle Amérique d'Hepworth Dixon.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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En réponse à sa lettre lui adresse les Études sociales et les statuts de l'association. Lui explique qu'il ne pourra pas modeler sa société comme le Familistère car cela nécessite de multiples opérations. Lui indique où il peut se renseigner.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Réponse à la lettre de monsieur Denechère du 8 août 1898 : Marie Moret ne peut donner suite à sa proposition car elle est occupée à son « devoir sacré » de rédaction et de publication des « Documents biographiques » de J.-B. A. Godin, qui traitent notamment des expériences sociales menées aux États-Unis au milieu du XIXe siècle, et dont elle redoute de n'avoir « ni le temps, ni la santé voulus » pour le mener à bien.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret envoie à la bibliothèque de l'Université de Yale plusieurs ouvrages et les numéros du journal Le Devoir parus depuis janvier 1898 et informe son correspondant que le journal lui sera désormais régulièrement adressé si, comme elle l'espère, il pourra y être collectionné et relié. Elle signale à l'attention de son correspondant que son institution est mentionnée à la page 393 du numéro de juillet 1898 du Devoir, au sujet des manuscrits de A. J. Macdonald en réserve, et que dans le numéro de mai 1898 débute l'étude sur le mouvement fouriériste aux États-Unis dans la rubrique « Documents biographiques ». Elle rappelle à son correspondant que le Familistère a fait l'objet de plusieurs articles dans la presse américaine, notamment les deux articles parus dans le Harper's magazine en avril 1872 et en novembre 1885, ainsi que l'article du New York Herald du 10 juillet 1880. La bibliothèque de Yale possédant déjà les manuscrits de Macdonald, elle pourrait offrir « le champ d'étude le plus riche en enseignements sociaux pratiques » aux chercheurs grâce aux renseignements apportés par les documents concernant le Familistère. Ne trouvant que peu de lecteurs en France, Marie Moret explique placer Le Devoir et les écrits de Godin dans des bibliothèques publiques en vue de l'avenir.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos des essais phalanstériens aux États-Unis. Marie Moret fait part à Jules Prudhommeaux de la lettre du professeur Espinas, qui a consulté Le Devoir au Musée social, souscrit un abonnement au journal pour 1899 et demande les numéros de l'année 1898 dans lesquels se trouvent l'historique de la propagande fouriériste aux États-Unis. Marie Moret juge que l'essai de la North American Phalanx, décrit dans le livre de John Humphrey Noyes, a inspiré Victor Considerant pour sa tentative du Texas, et que « de la série des tentatives américaines couronnée par celle du Texas, Godin tira des enseignements précieux. » Elle indique que la publication dans Le Devoir de la tentative du Texas, pour être exacte et instructive, prendra trois ans à raison de douze chapitres par an. Ce délai de publication ne permettra pas de satisfaire la curiosité de personnes comme Espinas, regrette Marie Moret, aussi écrit-t-elle à Jules Prudhommeaux qu'elle serait heureuse qu'il s'empare du sujet dans son étude et qu'elle pourrait lui communiquer les chapitres en préparation de l'historique du Texas ; elle aurait « la satisfaction de voir mettre sous leur vrai jour, le plus tôt possible, une somme d'idées qui me sont très chères. » Dans le post-scriptum, elle informe Jules Prudhommeaux que la conférence d'Auguste Fabre à Paris aura lieu le 7 février 1899 sous la présidence de Waldeck-Rousseau et que Juliette Cros arrive le lendemain à Nîmes ; elle transmet son souvenir à la sœur de Jules Prudhommeaux.
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