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Lettre de Marguerite Audoux à André Gide
Lettre de Marguerite Audoux à Albert Fournier
Lettre de Marcelle Vioux à Marguerite Audoux
« Marcelle Vioux
Deux ouvrages de Marcelle Viougeas, dite Marcelle Vioux (1895-après 1951), tous deux avec envois, prennent place dans la bibliothèque de la romancière, conservée au Musée Marguerite-Audoux de Sainte-Montaine : Fleur d'amour et Ma Route.
Lettre de Marcelle Tinayre à Marguerite Audoux
Lettre de Lucien Descaves à Marguerite Audoux
Fils d'un graveur, Lucien Descaves (1961-949) passe une enfance modeste dans un quartier pauvre de Montrouge. En 1882, il publie son premier roman, Le Calvaire d'Héloïse Pajadou, dans lequel il s'affirme déjà comme un observateur amer de la société. Sa satire du milieu militaire, notamment avec Sous‑offs (1889), lui attire poursuites judiciaires (pour outrage aux bonnes mœurs et injures à l'armée) et acquittements. La position qu'il défend contre Zola dans le Manifeste des Cinq (Le Figaro du 18 août 1887) lui ferme les portes de la Société des Gens de Lettres. Le monde officiel des lettres, cependant, lui accorde un siège, en avril 1900, à la « Société littéraire des Goncourt », dont les statuts sont publiés au Journal officiel le 26 janvier 1902, le premier prix étant remis le 21 décembre 1903 au restaurant Champeaux. Là est bien la grande affaire, puisque, en novembre 1910, Marguerite Audoux est « goncourable », et Descaves toujours dans le jury… Si la romancière conçoit des craintes par rapport à ses concurrents, ses amis, eux, se méfient au plus haut point de Descaves (qui deviendra président de l'Académie Goncourt en 1944). Le 11 novembre 1910, Fargue écrit à Larbaud :
« Ah ! le bon accueil fait par Descaves à Marguerite ne m'inspire qu'une médiocre confiance. Je me rappelle les bonnes paroles et les promesses prodiguées à Philippe. Et j'ai bien peur que ce vaguemestre de L'A[cadémie] G[oncourt] ne lui ouvre les bras que pour l'étouffer. Timeo Danaos. »
[Léon‑Paul Fargue – Valery Larbaud, Correspondance (1910‑1946), texte établi, présenté et annoté par Th. Alajouanine, Gallimard, 1971, p. 35].
« Ce mauvais article eut pour conséquence une missive acerbe de Descaves, suivie de deux ou trois autres, dont je veux espérer que leur hargneux auteur eut bien vite honte de les avoir écrites. Je ne sais quelle obscure rancune lui faisant perdre toute mesure et tout sentiment des réalités, Descaves n'allait‑il pas jusqu'à accuser Philippe – à la fois bien trop timide et bien trop orgueilleux pour avoir jamais rien sollicité – d'avoir, vil arriviste, usé le paillasson et tiré la sonnette des Chers Maîtres ! Indigné d'une aussi scandaleuse injustice, Gide conserva ces lettres que Descaves, assurait‑il, n'emporterait pas en paradis – (Une perquisition en Enfer permettrait peut‑être la saisie de ce document). »
Lettre de Léon‑Paul Fargue à Marguerite Audoux
«COQUILLES
Écrire un livre, n'est pas tout. Il faut encore, comme disent les éditeurs, le fabriquer. C'est alors que commence le tourment de l'auteur.
D'un manuscrit qui, lourd et délicieux compagnon de vos nuits, témoin discret, complice assidu de vos fatigues et de vos ratures, vous était devenu un ami et un confident, on vous apporte un beau matin la copie dactylographiée. Ce n'est plus votre enfant, avec ses taches de rousseur et ses cheveux mal peignés, mais quelque chose de net, de sec et de froid, qui vous est totalement étranger et même hostile.
Une terreur vous prend. Vous songez aux bévues commises par les écrivains les plus illustres, aux pièges (en voici du galimatias) que vous tend la langue à chaque détour de la phrase. C'est Saint‑Simon écrivant : « Force gens de robe et de Paris étaient allés à la suite… » (Ces raccourcis, d'ailleurs, me plaisent.) C'est Voltaire, dans La Princesse de Babylone[1] : « Une multitude de gens à pied suivaient en cheveux gras et en silence ». C'est Verlaine, dans Vœu, des Poèmes saturniens, vantant pour commencer, d'une aimée dont il prétend se souvenir :
L'or des cheveux, l'azur des yeux, la fleur des chairs,
Mais qui devient, à la fin du sonnet :
Douce, pensive et brune, et jamais étonnée.
Vous avez beau dire, avec Montaigne, ils (les lecteurs) concluront à la profondeur de mon sens par l'obscurité. Vous préférez cependant vous montrer en pleine lumière, tel que vous êtes, et c'est aussi pour ne pas donner aux pédants l'occasion de rééditer pour vous, par lettre anonyme, et souvent dans un style moins choisi, la fameuse épigramme de Maynard :
Si ton esprit veut cacher
Les belles choses qu'il pense,
Dis‑moi, qui peut t'empêcher
De te servir du silence ?
Bref, vous êtes lu et relu. Vous avez dépouillé, clarifié, ébarbé, rogné, poli votre texte. Mais ce n'est pas fini. Et même, ça commence. On va vous livrer à l'imprimeur.
Un éditeur digne de ce nom fait lire les épreuves, avant de les envoyer à l'auteur, dont après tout ce n'est pas le métier, par le correcteur de l'imprimerie, d'abord, et les fait lire par son correcteur particulier, ensuite, quand il ne les revoit pas lui‑même. Mais le correcteur, pour cause de déformation professionnelle, ne regarde qu'à la typographie, tandis que vous ne regardez qu'au sens. Le correcteur sait toujours, par exemple, que Clemenceau ne prend pas d'accent aigu sur l'e, mais il vous laissera passer, sans sourciller, l'anachronisme le plus honteux, la catachrèse la plus vicieuse et le pataquès le plus granuleux.
Parfois aussi, et c'est là le plus dangereux, le correcteur se mêle de vous corriger. Ce fut ce qui arriva à La Fontaine qui avait écrit : que la sage Minerve sortit tout armée de la cuisse de Jupiter. Le typographe flaira l'erreur, et fit sortir la déesse de la cuisine. Il y a aussi la pêche au cachalot devenue la pêche au chocolat, Albéric II pour Albéric Second, la pommade contre la chute des chevaux et autres gentillesses…
Je n'ai jamais donné le bon à tirer d'un de mes livres sans trembler. Mais je n'en ai pas un sur deux qui soit exempt de scories. Il arrive que l'on m'apporte quelque plaquette à signer. Croyez‑vous que cela me fasse toujours plaisir ? Je n'en profite pas pour évoquer les beaux jours de ma jeunesse. Je me saisis rageusement d'une plume et je commence par corriger pages 6, 8 ou 53, j'y vais naturellement « les yeux fermés », les insupportables coquilles dont je devrais avoir la sagesse de me dire que je suis seul, sans doute, ou à peu près seul à les connaître, pour en souffrir naïvement.
Je profite donc de l'occasion pour rétablir, dans un de mes derniers livres, Refuges, une phrase dont le corrigé n'avait pas été reporté par moi sur les dernières épreuves et qui m'empêche de dormir. Il faut lire, à la page 53, ligne 23 (si vous lisez…) : « Les formes d'une nuit qu'ils pourraient se flatter d'avoir percée à jour, » (etc.).
Mais ne croyez‑vous pas que la matière de l'imprimerie fait des blagues et qu'il y a, comme dans Samuel Butler, une révolte des machines ? Moi, je pressens des meetings : les caractères qui ne sont pas « de bonne composition » sortent de leurs composteurs, se groupent par affinités et commencent à parloter : « Et toi ? On t'a corrigé ? Et tu as cédé ? grand lâche ! Moi, je saute ! » Et il y a aussi les loustics‑fantômes qui changent les marbres de place, comme les étudiants farceurs du temps de Guy de la Farandole changeaient de porte les chaussures dans les hôtels.
Mais il y a peut‑être aussi une « reine » des caractères, comme il y a une reine des abeilles, des fourmis ou des termites… »
[Fargue (Léon‑Paul), Lanterne magique, Robert Laffont, 1943, p. 9‑15].
[1] in Romans et Contes.
Lettre de la Direction littéraire du Petit Parisien à Marguerite Audoux
Lettre de Jean Viollis à Marguerite Audoux
Sur Jean Viollis, voir le P.S. de la lettre 71
Andrée Viollis (1870‑1950), née Andrée Jacquet de la Verryère, seconde épouse du précédent, a donc pris comme pseudonyme (et nom de famille) celui‑là même de son mari. Journaliste célèbre de l'époque, elle est plusieurs fois aux côtés de Léon Werth dans ses luttes antifascistes et anticolonialistes : il a écrit Cochinchine en 1926 ; elle écrit Indochine SOS en 1935. Elle y dénonce notamment la torture arbitraire exercée par des légionnaires. Andrée Viollis conclut son avant‑propos en écrivant : « On m'a [...] reproché de faire œuvre antifrançaise en publiant au grand jour les erreurs et les scandales dont l'Indochine est le théâtre. Je viens de dire les hésitations et les scrupules qui m'ont longtemps retenue. Si cependant on persiste encore à estimer que c'est desservir la France que de servir la vérité, j'accepte volontiers le blâme. » Elle rédige aussi des articles sur notre romancière : « Marguerite Audoux conte la merveilleuse histoire de Marie‑Claire », in Les Nouvelles littéraires, 1926 ; et « Marguerite Audoux », in Le Petit Parisien, 21 janvier 1929.
Voir Renoult, Anne, Andrée Viollis, une femme journaliste, Presses de l'Université d'Angers, 2004 [Prix Mnémosyne 2003]
Lettre de Hugues Lapaire à Marguerite Audoux
Notons en effet qu'Hugues Lapaire est l'auteur d'un article paru dans Le Berrichon de Paris du 16 septembre 1912. Ces lignes seront réutilisées, pour la partie consacrée à la romancière, dans les Portraits berrichons précités. La page 220 laisse apparaître les deux mêmes erreurs que dans l'article : Francis Jourdain devient Frantz Jourdain (le père du premier), et, à propos de la fin de l'épisode solognot, l'éviction de la ferme de Berrué (à cause de l'idylle entre Henry Dejoulx et la bergère) est ainsi transformée : « Elle est mince et très délicate, aussi les braves gens chez qui elle se trouve en condition ne peuvent la garder. Elle retourne à l'Hôpital, où elle reste jusqu'à dix‑huit ans, époque où elle vient à Paris. » Dans les pages suivantes, d'autres évocations trahissent la veine poétique du journaliste qui relate les affres de la création allant jusqu'à la tentation du suicide (p. 221), ou encore (p. 225) un dialogue peu vraisemblable, dans le fond et la forme, avec André Gide :
« Le maharajah de la Nouvelle Revue française a daigné gravir ses six étages ! ce personnage lui parut gonflé de prétention. Il lui dit sur un ton assez désagréable :
‑ Vous avez de la chance que l'on vous fasse passer par le grand escalier !
‑ Vous eussiez préféré, monsieur, lui répondit‑elle, que je prisse l'escalier de service ? Je ne suis pas assez reluisante à vos yeux, sans doute, pour me permettre le même chemin que vous ? Si cela vous offusque, tant pis ! Toute fille du peuple que je suis, je prends le grand escalier ! »
Lettre de Georges Reyer à Marguerite Audoux
Georges Reyer (1899) est le premier biographe de la romancière, qu'il est allé interviewer dans son sixième étage, et avec qui il s'est lié d'une déférente amitié. Après des études musicales, il se consacre aux lettres et au journalisme. Il publie deux romans chez Gallimard (collection blanche) : Destins croisés (1929), Le Magasin de travestis (1936, Prix de la Renaissance) ; et enfin Un coeur pur : Margurite Audoux chez Grasset en 1942 (prépublié dans La Gerbe en 1941). Pétainiste convaincu, Reyer voit dans Marie‑Claire, et plus généralement dans l'existence de la romancière, l'exemple même d'une vie édifiante, qui prend ses racines dans une « terre qui ne ment pas », celle de Sologne, où Alain‑Fournier connut lui aussi un premier amour décisif, empreint de « pureté ». Le surtitre de la biographie, Un Cœur pur, résume toute la démarche du biographe, qui explique le relatif insuccès de la deuxième œuvre, L'Atelier de Marie‑Claire, parue en 1920, par l'« ère de jouissance et de corruption » dans laquelle elle voit le jour.
Lettre de Georges Marielle à Marguerite Audoux
N.B. : Nous n'avons une trace épistolaire que d'un séjour de la romancière chez ses amis ardennais, celui d'août 1921 (lettre 282).