Transcription & Analyse
[1] Lettre n°8 de Milan du 21 prairial an IV [ 9 juin 1796].
[2] Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) Il présente au Directoire ses projets d’extension du système républicain promu par la France à toute l’Italie. Le 30 janvier 1796, il est nommé par Carnot commissaire à l’armée d’Italie. Carnot nomme aussi Garrau qui vient suppléer Saliceti. Les commissaires aux armées étaient déjà en place sous la Convention. Le Directoire les conserve. Le décret du 22 Brumaire an IV [13 novembre 1795] définit leur « fonction de surveillance et les obligations imposées aux commissaires du gouvernement près les Armées. « Ce sont « des agents immédiats du gouvernement », ils ne peuvent et ne doivent prendre aucune initiative. Ils ont la surveillance de toutes les parties administratives et militaires. Ils doivent suivre et faire connaître les ordres particuliers venant du Directoire. Ils ont le contrôle des effectifs et du matériel. Ils ne rendent pas de comptes quotidiens au Directoire mais chaque décade. Dans leurs comptes-rendus, les Commissaires doivent informer le Directoire « sur le civisme, les talents et la moralité des chefs militaires et des administrateurs ». Ainsi, selon Godechot, leur mission consiste à surveiller, contrôler et espionner sans le pouvoir d’ordonner, de commander et de prendre des arrêtés. (GODECHOT J. (1941), Les commissaires aux armées sous le Directoire, Paris, P.U.F., pp. 44-45.) Carnot complète ces premières instructions par celles du 20 pluviôse. Les généraux sont désormais hors de la compétence des commissaires, et dans les cas d’urgence dans lesquels il n’est pas possible de se référer au Directoire, c’est le général en chef qui a l’initiative de solliciter l’ordre. En pratique, les commissaires ont des pouvoirs beaucoup plus étendus. (GODECHOT J. (1941), pp. 49-50).
[3] Pavie est à la deuxième moitié du XVIIIe siècle une Université leader en Italie grâce aux réformes de l’impératrice Marie-Thérèse, notamment celles relatives aux programmes des cours de mathématiques, et à la nomination de trois nouveaux professeurs de mathématiques Ruggero Giuseppe BOSCOVICH (1711-1787), Lorenzo MASCHERONI (1750-1800) et Gregorio FONTANA (1735-1803). (PEPE L. (1996), « Condorcet et l'Italie : la vie de Voltaire et les éloges d'Euler et de D'Alembert », Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée T. 108, N°2. 1996. pp. 533-545, p. 541.) Voir la lettre n°10.
[4] L’ensemble de la commission se rend à Pavie du 15 au 23 juin à l’exception de Berthélemy et Moitte. Voir la lettre n°10.
[5] Napoléon BONAPARTE (1769-1821).
[6] Ils sont à Tortone. Bonaparte écrit à Joséphine le 26 prairial an IV [14 juin 1796] du quartier général de Tortone : « Depuis le 18 [6 juin], ma chère Joséphine, je tardais et je te croyais arrivée à Milan. À peine sorti du champ de bataille à Borguetto [30 mai], je courus pour t’y chercher : je ne t’y trouvais pas ! […] Le Tessin étant débordé, je me suis rendu à Tortone pour t’y attendre [depuis le 13 juin]. » (688, CGNB).
[7] Catherine la reçoit le 7 messidor an IV [25 juin 1796]. Voir la lettre de Catherine à Gaspard du 8 messidor an IV [26 juin 1796].
[8] Monge décrit la Lombardie et son système d’irrigation dans plusieurs lettres de juillet 1796 à différents correspondants non seulement à ses collègues savants, Prieur et Carnot (lettres n°16 et 17), mais aussi à sa femme (lettres n° 10 et 13) et à son gendre Marey (lettre n°22). La question de l’établissement d’un système de canaux de communication fluviale et d’irrigation préoccupe les savants et se manifeste dans leur correspondance. L’intérêt de Monge pour les questions d’hydraulique apparaît dès 1760, alors qu’il a quatorze ans et qu’il est élève des Oratoriens de Beaune. Il construit une pompe à incendie. Dans le fonds Monge de l’École polytechnique se retrouve un important ensemble de mémoires et de rapports à ce sujet rassemblés par Monge. Sur les enjeux scientifiques des progrès de l’hydraulique, voir la lettre n°16.
[9] Émilie (1778-1867) et Louise MONGE (1779-1874).
[10] Si les rapports de Monge avec les élèves de l’École polytechnique sont le plus souvent comparés à ceux d’un père avec ses enfants (cela est exprimé clairement par les élèves de Monge notamment par Charles Dupin qui le rappelle à plusieurs reprises dans son Essai historique […] (DUPIN Ch. (1819), p. 7, 78, 154, 166), inversement Monge se montre professeur avec ses enfants. De son côté, Louise imagine quelle instruction elle aurait pu tirer d’un voyage avec son père en Italie, en lui rappelant son habitude de la prendre avec lui durant ses tournées d’examinateur de la Marine. Dans sa lettre du 29 vendémiaire an V [10 octobre 1796], Louise s’étonne que son père se réjouisse de quitter Rome (voir la lettre n°30) et lui écrit : « Il paraît mon cher papa que tu es fort content d’avoir quitté Rome et que tu ne regrettes pas cette grande ville, il me semble cependant qu’un amateur de curiosités et d’antiquités comme toi aurait dû trouver de quoi bien satisfaire son goût dans une ville où chaque pierre doit offrir quelque chose d’intéressant aux yeux des connaisseurs car j’imagine bien que c’est bien autre chose à Rome que dans les villes que nous avons parcourues ensemble, et où tu trouvais cependant presqu’à chaque pas quelque chose d’intéressant. » Monge ne limite pas son attitude paternelle et pédagogique à ses seules filles. Il étend ses pratiques éducatives aux jeunes que le couple Monge accueille comme Paméla la jeune nièce de sa femme (voir la lettre n°118) et sa sœur Anne-Françoise HUART (1767-1852). Dans sa lettre du 8 messidor [an IV] [26 juin 1796], Anne-Françoise évoque qu’elle était aussi destinée à partir en voyage avec Monge, c’est son mariage avec Berthélémy BAUR (1752-1823) en 1791 et la naissance de son fils Émile en 1792 qui l’en ont empêché. Elle lui écrit : « Je crois que tu dois bien désirer tes enfants. Le plaisir que tu avais à leur communiquer toutes tes observations lorsque tu voyageais avec elles doit te faire regretter de ne pas les avoir avec toi. Ce voyage-ci leur aurait été encore plus utile. Je suis bien flatté que mon tour se soit payé en conversation. Je me faisais une grande fête pour aller avec toi, maintenant il n’y faut plus y penser et te prier de réserver ta bonne volonté pour Émile quand il aura quelques années de plus. Cela lui fera perdre un peu de sa timidité et de sa poltronnerie. Il parle souvent de papa Monge qui le faisait tant sauter et t’embrasse. » À son tour, le 25 germinal an V [14 avril 1797], Émilie fait le projet de confier à Monge l’éducation de son petit-fils : « Nous te l’ébaucherons mon cher papa et dans 6 ou 7 ans nous te prierons de t’en charger. Je ne sais si je le juge plus favorablement qu’un autre mais je crois qu’il ne sera pas sot. » Sur l’attitude pédagogique de Monge envers les enfants et les membres de sa famille voir les lettres n°13, 14, 20, 48, 107, 108, 171 et 173.
[11] La correspondance privée est un moyen d’information qui parfois apparaît plus fiable que les gazettes. D’autre part, cette activité semble répondre à un souci pédagogique. Voir la lettre n°118.
[12] Louis MONGE (1748-1827) et sa femme Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).
[13] Barthélémy BAUR (1752-1823) et Anne Françoise HUART (1767-1852) sœur de Catherine Huart.
[14] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) femme de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[15] Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?).
[16] Élisabeth-Christine LEROY(1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.
[17] Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811), peintre et Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810), sculpteur ; ils enlèvent à Modène six tableaux destinés à compléter le nombre de vingt stipulés dans l’armistice conclu avec le duc de Modène le 12 mai 1796.
Relations entre les documents
Collection 1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts Prairial an IV - vendémiaire an VI |
Ce document a pour thème Canaux d'irrigation comme : |
10. Monge à sa femme Catherine Huart
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13. Monge à sa femme Catherine Huart
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16. Monge à Carnot
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17. Monge à Prieur
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22. Monge à son gendre Nicolas-Joseph Marey
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Ce document a pour thème Monge pédagogue comme : |
107. Monge à sa femme Catherine Huart
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108. Monge à sa femme Catherine Huart
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118. Monge à sa femme Catherine Huart
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13. Monge à sa femme Catherine Huart
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14. Monge à sa femme Catherine Huart
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20. Monge à sa fille Louise
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48. Monge à sa femme Catherine Huart
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Collection 1798 : Seconde mission en Italie Institution de la République romaine et préparation de l’expédition d’Égypte Pluviôse – prairial an VI |
Ce document a pour thème Monge pédagogue comme : |
171. Monge à sa femme Catherine Huart
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173. Monge à sa fille Émilie Monge
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Collection 1795-1796 : Les débuts de l’École polytechnique. Fin de la Convention et premiers mois du Directoire. Thermidor an III - pluviôse an IV |
4. Monge à son gendre Nicolas-Joseph Marey |
a pour thème Vie familiale comme ce document |
Collection 1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts Prairial an IV - vendémiaire an VI |
7. Monge à sa femme Catherine Huart |
a pour thème Monge pédagogue comme ce document |
15. Les commissaires au ministre des relations extérieures |
a pour thème Réseau scientifique (France-Italie) comme ce document |
131. Monge à sa femme Catherine Huart |
a pour thème Vie familiale comme ce document |
Collection 1798 : Seconde mission en Italie Institution de la République romaine et préparation de l’expédition d’Égypte Pluviôse – prairial an VI |
161. Monge à sa femme Catherine Huart |
a pour thème Vie familiale comme ce document |
Collection 1798-1799 : Le voyage de Civitavecchia à Malte. l'expédition d'Égypte et le retour en France. Prairial an VI – nivôse an VIII |
187. Monge à sa femme Catherine Huart |
a pour thème Marine (examinateur) comme ce document |